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Président-Raiamandreny : de l'infantilisation du peuple
Je pense que cette notion de Président-Raiamandreny ne fait qu'infantiliser le peuple.
Des questionnements
Est-ce qu'un Raiamandreny serait "empêchable", "criticable", "caricaturable" ? Est-ce que un Raiamandreny est "ouvert à l'examen des autres" ? Se sentirait-il "obligé de rendre compte" ? Est-ce que la "mentalité du tout-m'était-dû", de laquelle découlent les abus de pouvoir, et même aussi le machisme, ne sont-ils pas tous près d'être caractéristique d'un Raiamandreny ?
Du Raiamandreny ...
Je pense qu'il nous faut, comme ont évolué les occidentaux, de se dégager du "sacré" (le clergé pour les occidentaux, et les Raiamandreny, et même le fameux Fihavanana et autres "sagesses" malagasy pour nous).
Nous pourrions toujours préserver nos traditions et cultures dans nos relations individuelles et communautaires, mais au niveau étatique et dans la vie économique, il nous faut s'en affranchir, et s'ouvrir à la "modernité" : libertés individuelles, freedom of speech, libre concurrence, free market, check and balance, etc ... surtout dans les institutions. Que l'on ne parle que de "bonne gouvernance" et que ça soit basée sur des notions de politique "modernes".
C'est tout comme dans les pays à tradition chrétienne, la Bible et ses lois sont déboutés de la vie étatique et économique... du moins officiellement. Ça n'empêche pas à chacun de s'inspirer, de se reférer ou de s'accrocher à ses croyances, cultures et traditions. La Constitution des États-Unis ne mentionne pas... DIEU. C'est la Declaration of Independence qui mentionne Dieu, Creator, etc... Pour Canada, le Canadian Charter of Rights and Freedoms ça "recognize the supremacy of God and the rule of law" mais spécifie bien en "Section 1 [Limitation of Rights] : The Canadian Charter of Rights and Freedoms guarantees the rights and freedoms set out in it subject only to such reasonable limits prescribed by law as can be demonstrably justified in a free and democratic society." C'est pour dire de la présence de la tradition chrétienne dans les lois fondamentales. Personnellement, je ne vois pas en quoi la Bible et ses "lois" affectent les lois nord-américaines. Exemple, pour le mariage gay, c'est la liberté individuelle (de choisir) qui prime.
Et d'autres "sagesses" Malagasy...
Moi je trouve sain (et efficace) le fait d'avoir une opposition (nette et claire). Puisque tout le monde ne peut toujours être d'accord et on ne peut plaire à tout le monde. Les choses ne sont pas toujours complémentaires ou supplémentaires : ça peut être symétriquement opposées, et avec ça, le seul "marimaritra" serait de ne rien faire. Je suis peut-être trop borné par le système occidental, mais ... est-ce qu'il y a une "opposition" aux temps d'Andrianampoinimerina et dans les Fivoriam-pokonolona ? Je vois d'ici, par exemple, qu'Andrianampoinimerina avait eu sa vision; il y eu (peut-être ?) des opposants; et disons que le "marimaritra" a décidé autrement; alors Andrianampoinimerina, normalement donc, aurait dû changer d'avis et de vision; mais c'est toujours alors lui qui mène le bal ???? Pour moi, dans nos temps modernes, la majorité (éphémère) appliquera sa vision. Mais à l'alternance, l'autre appliquera sa vision.
Si je reprends, dans la Constitution et dans les 3 principaux institutions (les acteurs et responsables et leur rôles etc...), je "crois" qu'il NE devrait PAS y avoir de place pour les "Raiamandreny" et "Fihavanana" etc... peut-être seulement dans les préambules, avec "Dieu" et cetera... On peut toujours en rajouter (ou que c'est déjà là), mais... je crois que "droit de l'homme universel" et autres doivent toujours primer.
.. jusque dans la vie économique
De ma perception, "Fihavanana", c'est comme s'il y a un "lien", pas nécessairement de parenté ou d'amitié, entre les gens; en conséquence, l'autre semble être aussi une part de nous-même, en quelque sorte. Donc, il y a empathie, et de là découle l'entraide, ou juste l'aide, ou au moins la confiance et le respect de l'autre... Quand ce "lien" est brisé, alors plus de confiance, plus d'entraide ni de respect, et c'est là que l'on se détourne complètement de l'autre, comme ce qui se dit dans ce cas : "avelao ho hitan'ny havany eo".
Je m'en souviens plus qui a dit une fois "ny raharaham-pirenena tsy hananako havana" (signifiant, exit le Fihavanana au niveau étatique). Et aussi, en affaire d'argent, que l'on ne prête ou n'emprunte jamais aux "havana" pour ne pas nuire au Fihavanana (ça c'est moderne; la "sagesse" était "aleo very tsikalakalam-bola" ) : "it's business, nothing personal", comme l'annonaient les américains. C'est ce concept de "fihavanana", de ma compréhension, qui sous-tends un "lien" avec l'autre, et qui fait que tout est un peu "personal" et que rien n'est business, ou que ce qui devrait l'être ne l'est plus. Et l'on ne saurait avancer avec ça. Et si on parle des "vali-tanana", je crois que ça pourrait bien marcher en économie de subsistance; mais si l'autre va commencer à en faire des profits, ce serait infaisable.
Je crois que les gens et les jeunes d'aujourd'hui, à Mada aussi, cela s'entend, y sont déjà. Je "crois" que, ce sont seuls les "idéalistes" (un petit nombre) et... aussi ceux qui y trouvent un intérêt (et qui sont de trop grande influence) qui veulent maintenir ces concepts (Raiamandreny et fihavanana etc...) dans la vie politique (et économique)...
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http://www.cnn.com/2013/11/20/opinion/bennis-jfk-leadership/index.html?hpt=hp_t4
ReplyDeleteKennedy learned that in order to succeed, he must create a culture of candor among his inner circle, that he needed the confidence to hear their truths, and his team in turn the courage and freedom to speak those truths. This remains today a lesson that far too few presidents -- or CEOs -- since Kennedy have embraced.
Cette "culture of candor" doit etre partout; les intellos se doivent de l'avoir.