En tant que politicien, Gallieni obéit à un projet précis intégré dans la politique coloniale française : faire de la Grande ile une terre française qui assure ainsi son influence stratégique dans l’océan Indien, « enjeu principal de la rivalité franco-anglaise», et des Malgaches, « un peuple dévoué et fidèle à la France ». Ces motivations réelles de l’expansion occidentale dans le monde, se cachent souvent derrière un « langage philanthropique » en appelant aux notions de « civilisation » et de « libération des peuples des régimes tyranniques traditionnels ». (..) « Mon programme : franciser Madagascar, saper l’influence anglaise et abaisser l’orgueil de la puissance hova. »
Dans L'Express de Madagascar
Si en France, souligne Pietro Lupo, l’Église catholique est perçue comme une réalité qui menace la liberté de l’esprit et de l’État, dans les pays d’Outre-mer, elle est considérée comme «un moyen d’étendre l’influence française ». (..) Gallieni entre à fond dans cette logique : « L’esprit laïc n’empêche pas l’utilisation, dans un but de domination, de ces mêmes groupes qu’on voudrait voir disparaitre dans la Métropole. » S’adressant aux pères lazaristes du Sud de Madagascar, le Général dira avec aisance: « Je compte sur vous pour faire pénétrer dans le Sud, l’esprit français. »
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