La Grande île n’est que le 20e producteur mondial, alors que la demande internationale évolue progressivement depuis des années, et que le pays abrite les meilleures variétés en arômes de cacao. La filière est confrontée à plusieurs problématiques. « La fluctuation des cours mondiaux pénalise les producteurs. Le verger de Sambirano, qui date de l’époque coloniale, connaît un vieillissement des plants et les efforts de renouvellement sont restés marginaux », admet le Conseil national du cacao de Madagascar. Trente trois mille producteurs de cacao sont localisés dans la vallée du Sambirano, dans la région Diana. Les infrastructures sont vétustes et non règlementaires, conduisant à de faibles rendements.
Tsiry Razafindrazaka dans L'Express de Madagascar
Madagascar a importé 570.000 tonnes l’année dernière, contre 250.000 tonnes en 2016. Et si la population a besoin d’une production annuelle de près de 2.600.000 tonnes de sa denrée principale, a contrario, la production de 2017 n’a atteint que 2.041.000 tonnes. (..) « Si nous parvenons à produire 30% de plus, nous ne serons plus obligés d’importer du riz ...
Mauriac AHOUANGANSI dans Madagascar Tribune
Comment expliquer le paradoxe des économies riches en ressources mais qui enregistrent des piètres performances économiques, même par rapport à celles qui en sont dépourvues ? Perte de compétitivité. D’abord, la plupart des pays touchés par cette « malédiction » subissent le phénomène de la surévaluation du taux de change, ce qui mine leur compétitivité. Le taux de change est déterminé par l’offre et la demande des monnaies prises en compte. Si la demande dépasse l’offre, ce taux augmente. Or l’exploitation à grande échelle des ressources fait rentrer beaucoup de devises grâce à l’investissement massif dans le secteur extractif et les taxes prélevées sur les exportations de matières premières. Il s’ensuit alors une augmentation des prix des produits dans les autres secteurs ouverts aux échanges commerciaux qui voient leur compétitivité s’effriter notamment le secteur agricole et industriel où la productivité est complètement réduite. (..) Désindustrialisation et amplification du chômage. Ensuite, les revenus générés par l’exploitation des ressources étant plus élevés que dans les autres secteurs en termes de rentes et de salaires, l’industrie extractive et les filières dérivées attirent les travailleurs et les investissements des autres secteurs. Cela crée un effet de déplacement des facteurs de production. Les autres secteurs se retrouvent donc privés de la force de travail et des capitaux nécessaires à leur fonctionnement et développement. (..) Eviction de l’investissement privé. L’abondance en ressources naturelles fait souvent le lit au détournement des revenus d’exploitation et crée la convoitise des camps politiques. Mais la calamité vient du contrôle étatique de la manne. On assiste dans cette situation à une politisation des investissements publics au détriment de l’efficacité économique. (..) Castes rentiers et mauvaise gouvernance. Enfin, La facilité d’avoir de l’argent n’incite pas à la bonne gouvernance, donc pas d’incitations à réformer et améliorer le climat des affaires afin de diversifier l’économie. La formation, dans les arcanes du pouvoir, de castes de rentiers qui profitent de la manne des ressources naturelles, donne lieu à un lobby redoutable qui bloque toute tentative de réformes notamment celles liées à la démocratisation de l’entrepreneuriat qui pourrait menacer leurs intérêts.
Source: Libre Afrique
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