---
bonjour,
CONSTAT
La débauche des moyens démontrée démontrée pendant la campagne électorale pose un réel problème sur le plan :
- moral : existence d'un scandale entre la pauvreté ambiante et les moyens insolents déployés de manière arrogante
- de la vie démocratique : inégalités entre les candidats, achat de voix et influence sur les électeurs notamment les plus vulnérables, indépendance des candidats et hauts risques dans la future gouvernance si les candidats adeptes de cette débauche des moyens sont élus.
- moral : existence d'un scandale entre la pauvreté ambiante et les moyens insolents déployés de manière arrogante
- de la vie démocratique : inégalités entre les candidats, achat de voix et influence sur les électeurs notamment les plus vulnérables, indépendance des candidats et hauts risques dans la future gouvernance si les candidats adeptes de cette débauche des moyens sont élus.
- ect...
Des membres de la société civile ont constaté et témoignent qu'à Majunga Ville, des sommes allant jusqu'à 20.000 Ar ont été distribués par Fokontany. Cela s'est aussi passé à Ambatondrazaka. Y voir une corrélation avec les voix obtenues par ces candidats peu scrupuleux ?
Dans sa chronique ci-dessous (AMERTHUNES), VanF estime la comparaison entre les pratiques aux Etats-Unis sur les financements des campagnes et celle qui devrait être dans un pays comme Madagascar n'a pas lieu d'être, pour des raisons philosophiques et des idéaux.
Le contexte américain libéral et celui qui prévaut dans notre pays sont à des années -lumière.
L'inexistence d'un dispositif juridique a favorisé ce scandale et ce biais que constatent les citoyens éveillés ,les autorités, et les organismes observateurs aussi bien nationaux qu'internationaux.
Les articles ci-après le montrent.
Dans l'article de l'Express de ce jour (ci-dessous) , un juriste constitutionnaliste déclare que l'adoption d'une loi régissant et plafonnant le financement de la campagne est faisable, avec un texte prêt. Mais le Parlement de la Transition n'est pas vraiment enthousiaste et exprime des réserves. Dans la logique de ces acteurs politiques non élus mais qui doivent considérer les intérêts du pays, il y a en effet un risque pour leur famille politique et/ou eux mêmes de perdre les élections : ce serait couper la branche sur laquelle ils sont assis...La question se posait déjà pendant l'ère de M. Ravalomanana qui a été peu enclin à faire adopter une loi sur le financement des partis politiques et des campagnes électorales. Il était déjà difficile de parler avec le TIM de l'éthique des partis politiques.
Dans la logique nationale (préservation des intérêts nationaux), cette posture de ces acteurs politiques, siégeant au Parlement est-elle acceptable ? Bien sûr que NON !
Dans la logique nationale (préservation des intérêts nationaux), cette posture de ces acteurs politiques, siégeant au Parlement est-elle acceptable ? Bien sûr que NON !
QUE PEUT-ON FAIRE POUR LE 2è TOUR DE LA PRESIDENTIELLE QUI EST AUSSI COUPLE AUX LEGISLATIVES ?
Il faut prévenir ce qui est possible de prévenir .
Nous citoyens, société civile dans son ensemble, médias (non partisans) , tous favorables à une campagne saine, sommes riches en idées , notamment en termes de communication axée sur l'éducation du citoyens.
Car l'objectif final demeure le même : que les élus soient choisis réellement par les électeurs sans biais aucun !
Lire ci-dessous les 4 articles intéressants sur l'opinion de la société civile et les observateurs internationaux.
Bon courage hatrany à nous tous !
Article du quotidien malgachophone TARATRA, 30 Octobre 2013
Voifiraisana - FTMF : "nisy ny kandidà nividy ny safidim-bahoaka"
Écrit par Taratra |
Mercredi, 30 Octobre 2013 10:51 |
"Misy ny kandidà nampiasa vola mihoa-pampana, natao fafy katrana tetsy sy teroa nividianana ny safidim-bahoaka." Io no tatitry ny fanaraha-maso ny fifidianana nataon’ny firaisamonina sivily Voifiraisana sy ny Fikambanan’ny tanora mandala ny fahamarinana (FTMF), notarihin’ny tonia mpanatanteraky ny Voifiraisana, Ndriandahy Mahamoudou, tamin’ny mpanao gazety, tetsy Tsiadana, omaly.
Distrika 110 amin’ny 119 no nahavitan’izy ireo fanaraha-maso tamina kaominina roa na telo isaky ny distrika. Nitranga tany Mahajanga Renivohitra, ohatra, izay fizarana vola izay, araka ny fanazavan’izy ireo: 20 tapitrisa Ar nozaraina isam-pokontany. Niseho koa izay fizaram-bola izay tamin’ny fampielezan-kevitra tany Ambatodrazaka. Tatitra vonjimaika ihany ny nataon’izy ireo, fa atsy ho atsy ny amin’ny antsipiriany. Nisy anefa ireo kandidà tsy ampy ny nenti-manana, zara raha mba hita tamin’ny fampielezan-kevitra. "Ilàna fanadihadiana ny fiavian’ny vola mihoa-pampana nampiasain’ny kandidà sasany tamin’ny fampielezan-kevitra, izay natao fafy katrana mba hividianana ny safidim-bahoaka", hoy ny Voifiraisana sy ny FTMF. Amin’ny ankapobeny, nizotra tamim-pilaminana ny fifidianana. Be ny dingana tsara vita, fa mbola maro ny fanatsarana tokony hatao, araka ny nambaran’izy ireo. Mila ahitsy, ohatra, ny lisi-pifidianana mba tsy hahavery zo ny mpifidy: hahitsy ny lalàna, raha ilaina. |
http://www.lexpressmada.com/observateurs-nationaux-madagascar/47796-les-fonds-de-campagne-epingles.html
OBSERVATEURS NATIONAUX
Les fonds de campagne épinglés
Les membres du Groupe d’experts nationaux, face à la presse, hier
Les rapports des observateurs nationaux jusqu'ici, mettent en cause
les fonds de campagne astronomiques de certains candidats.
les fonds de campagne astronomiques de certains candidats.
Dans l'oreille d'un sourd. Les organisations nationales ayant participé à l'observation du premier tour de la présidentielle et de la campagne électorale qui l'a précédé, ont épinglé dans leur rapport les fonds utilisés par la plupart des candidats durant la propagande. Jusqu'ici aucune disposition légale ne prévoit leur réglementation.
Le rapport d'observation du Groupe des experts nationaux (GEN) en matière électorale, présenté à la presse hier à Ankadivato, a suggéré « l'adoption d'une loi qui réglemente le financement des campagnes électorales, visant une transparence totale quant à
l'origine et l'utilisation des fonds ainsi que le plafonnement des dépenses ». Madeleine Ramaholimiaso, membre du GEN, a soutenu que « depuis 1993, la question de la réglementation et du plafonnement des fonds de campagne a été soulevée... Cela a été relancée en 2006 et dernièrement en 2012, mais rien n’est fait dans ce sens ».
Selon l'article 47 du code électoral, « les règles applicables au financement des campagnes électorales et à l'utilisation des dépenses y afférentes sont fixées par la loi sur les partis politiques ». Le texte ne prévoit cependant pas un plafonnement des fonds de campagne, même si « les dépenses électorales » y figurent comme les dépenses légales des formations politiques. Cette loi insiste néanmoins, à l'alinéa 2 de son article 36, sur la transparence des sources, de la destination et de l'organe de gestion des fonds utilisés par les partis politiques.
Inégalité flagrante
Jean Claude Razaranaina, directeur général du Service de renseignement financier, avait expliqué que l'existence d'un compte bancaire facilite la surveillance des fonds utilisés par les candidats. « Seuls quatre partis politiques sont conformes à la loi et disposent d'un compte bancaire, parmi ceux qui présentent des candidats à la présidentielle », avait-il cependant déclaré à la presse le 18 octobre. Le rapport du GEN qui consigne l'enquête faite auprès d'environ 20 000 citoyens, soutient que « 45,5% des électeurs interrogés ont affirmé avoir reçu des tee-shirts, casquettes et de l'argent » durant la campagne électorale.
Selon le même groupe, « l'inégalité flagrante des moyens dont les candidats ont disposé, a mis en évidence que les électeurs ne se souciaient guère du projet de société,... s'intéressant beaucoup plus aux avantages matériels immédiats qu'ils pouvaient obtenir au cours des meetings ».
La Plateforme nationale des organisations de la société civile de Madagascar et la « Fikambanan'ny tanora mandala ny fahamarinana », qui ont présenté un rapport préliminaire de leur mission d'observation à Tsiadana mardi, ont mentionné « la nécessité de faire une investigation sur l'origine des sommes mirobolantes que certains candidats ont distribué à tout vent dans tout Madagascar durant la propagande... ».
Joint au téléphone, le Pr Jean Eric Rakotoarisoa, enseignant en droit constitutionnel, a indiqué que « techniquement » l'adoption d'une loi régissant et plafonnant le financement de la campagne, en vue du second tour de la présidentielle, jumelé aux législatives « est faisable ». D’après lui, comme le Parlement de la Transition est actuellement en session, « s'il y a un texte déjà prêt, il peut être transmis pour être voté par les parlementaires ». Sinon, comme le texte sur les partis politiques est une simple loi,
l'amendement par voie d'ordonnance « est une autre option techniquement envisageable », a-t-il ajouté.
Il a cependant émis des réserves sur l'éventualité que l'Exécutif et les législateurs de la Transition acceptent de toucher au financement des partis, particulièrement de la campagne électorale. « Nous avons déjà proposé un texte en ce sens, mais il a été bâclé par les parlementaires. Cela nécessite une volonté politique. Les partis politiques malgaches ne sont pas prêts pour une réglementation stricte de leurs finances ». Les questions d'argent semblent décidément être gênantes dans le microcosme politique malgache.
Le rapport d'observation du Groupe des experts nationaux (GEN) en matière électorale, présenté à la presse hier à Ankadivato, a suggéré « l'adoption d'une loi qui réglemente le financement des campagnes électorales, visant une transparence totale quant à
l'origine et l'utilisation des fonds ainsi que le plafonnement des dépenses ». Madeleine Ramaholimiaso, membre du GEN, a soutenu que « depuis 1993, la question de la réglementation et du plafonnement des fonds de campagne a été soulevée... Cela a été relancée en 2006 et dernièrement en 2012, mais rien n’est fait dans ce sens ».
Selon l'article 47 du code électoral, « les règles applicables au financement des campagnes électorales et à l'utilisation des dépenses y afférentes sont fixées par la loi sur les partis politiques ». Le texte ne prévoit cependant pas un plafonnement des fonds de campagne, même si « les dépenses électorales » y figurent comme les dépenses légales des formations politiques. Cette loi insiste néanmoins, à l'alinéa 2 de son article 36, sur la transparence des sources, de la destination et de l'organe de gestion des fonds utilisés par les partis politiques.
Inégalité flagrante
Jean Claude Razaranaina, directeur général du Service de renseignement financier, avait expliqué que l'existence d'un compte bancaire facilite la surveillance des fonds utilisés par les candidats. « Seuls quatre partis politiques sont conformes à la loi et disposent d'un compte bancaire, parmi ceux qui présentent des candidats à la présidentielle », avait-il cependant déclaré à la presse le 18 octobre. Le rapport du GEN qui consigne l'enquête faite auprès d'environ 20 000 citoyens, soutient que « 45,5% des électeurs interrogés ont affirmé avoir reçu des tee-shirts, casquettes et de l'argent » durant la campagne électorale.
Selon le même groupe, « l'inégalité flagrante des moyens dont les candidats ont disposé, a mis en évidence que les électeurs ne se souciaient guère du projet de société,... s'intéressant beaucoup plus aux avantages matériels immédiats qu'ils pouvaient obtenir au cours des meetings ».
La Plateforme nationale des organisations de la société civile de Madagascar et la « Fikambanan'ny tanora mandala ny fahamarinana », qui ont présenté un rapport préliminaire de leur mission d'observation à Tsiadana mardi, ont mentionné « la nécessité de faire une investigation sur l'origine des sommes mirobolantes que certains candidats ont distribué à tout vent dans tout Madagascar durant la propagande... ».
Joint au téléphone, le Pr Jean Eric Rakotoarisoa, enseignant en droit constitutionnel, a indiqué que « techniquement » l'adoption d'une loi régissant et plafonnant le financement de la campagne, en vue du second tour de la présidentielle, jumelé aux législatives « est faisable ». D’après lui, comme le Parlement de la Transition est actuellement en session, « s'il y a un texte déjà prêt, il peut être transmis pour être voté par les parlementaires ». Sinon, comme le texte sur les partis politiques est une simple loi,
l'amendement par voie d'ordonnance « est une autre option techniquement envisageable », a-t-il ajouté.
Il a cependant émis des réserves sur l'éventualité que l'Exécutif et les législateurs de la Transition acceptent de toucher au financement des partis, particulièrement de la campagne électorale. « Nous avons déjà proposé un texte en ce sens, mais il a été bâclé par les parlementaires. Cela nécessite une volonté politique. Les partis politiques malgaches ne sont pas prêts pour une réglementation stricte de leurs finances ». Les questions d'argent semblent décidément être gênantes dans le microcosme politique malgache.
Kolorindra Garry Fabrice Ranaivoson
Jeudi 31 octobre 2013
Article de Midi retranmis sur moov.mg, 31 Octobre 2013
http://www.moov.mg/actualiteNationale.php?articleId=797692
Organisation des élections. Critiques virulentes des experts nationaux
(31-10-2013) - Les experts nationaux n’ont pas mâché les mots pour dénoncer les imperfections et les anomalies qu’ils ont constatées lors du premier tour de l’élection présidentielle du 25 octobre dernier.
D’après les Bruno Rakotoarison, Hery Rakotomanana, Madeleine Ramaholimiaso et consorts, «C’était l’élection la plus mal organisée depuis l’indépendance ». En effet, une enquête menée auprès des 5 régions, à savoir Analamanga, Sofia, Haute Matsiatra, Vakinankaratra et Itasy aurait révélé que 35% des citoyens en âge de voter ne figuraient pas dans la liste électorale, 30% des régions seulement ont été visitées par les agents de la CENI-T qui ont procédé à la sensibilisation des électeurs, 22% des Malgaches seulement ont connu les candidats qui ont les candidats qui ont participé à la course à la Magistrature suprême et 25% des citoyens malgaches en âge de voter seulement ont suivi une initiation à l’utilisation du bulletin unique. Pour pallier ces anomalies, les experts nationaux proposent l’amendement du Code électoral afin de permettre une nouvelle révision de la liste électorale. Et ce, pour que ceux qui ont omis la liste puisse s’inscrire. L’insertion dans la loi sur les partis politiques, d’un amendement prévoyant un plafonnement des budgets de campagne des candidats est également souhaitée. Cependant, les experts nationaux ont reconnu que le scrutin du 25 octobre dernier s’est déroulé dans le calme.
Davis R.
Chronique de VANF, L'Express de Madagascar, 31 Octobre 2013
Amerthune
Jamais, à Madagascar, campagne électorale n’aura été aussi dispendieuse que ce premier tour de la présidentielle 2013. Les unités de mesure ariary ou FMG avaient très rapidement explosé, laissant place à une comptabilité en dollars et euros. Pourtant, on continuait de parler en millions pour les candidats les plus fortunés.
Les milliards d’ariary des candidats (le dixième du budget de l’État malgache, équilibré à 5 754 091 869 en milliers d’ariary, pour le plus gros investissement) contrastent terriblement avec le peu de moyens dont semble disposer la CENIT pour l’organisation du scrutin et la collecte des résultats. Si la CENIT avait eu les moyens de louer des hélicoptères, à l’instar des principaux candidats, les procès-verbaux auraient été acheminés à son siège tananarivien dans les 24 heures du vote. Là, près d’une semaine après la fermeture des bureaux de vote, on nous raconte le périple, sous bonne garde policière, d’un minibus spécialement affrété pour ramener les procès-verbaux de la région Ambato-Boéni (à 600 km d'Antananarivo). Ah, si la CENIT avait eu les moyens de louer les mêmes 4x4, qui promenèrent les observateurs internationaux, une flottille de Touareg, Pathfinder, Patrol, Pajero, Fortuner, Terracan, Duster, aurait sillonné les régions les plus inaccessibles de Madagascar dans un « Mada-raid » inédit, pour la bonne cause. Et les témoignages parlent encore de séances de dépouillement des bulletins à la lueur d’une bougie : sachant que la Jirama connaît des courts-circuits récurrents même dans la capitale, la CENIT aurait pu prévoir des groupes électrogènes (ou des plaques solaires qui auraient servi les populations locales bien après l’épisode électoral) pour éviter qu’erreurs et confusions soient facilitées par l’obscurité. La démarche de transparence, dont se revendique la CENIT, gagnerait en crédibilité si le détail des moyens mis à sa disposition et leur affectation étaient rendus publics.
« Moralisation de la vie publique », « code d’éthique et de bonne conduite », entend-on dire. De quelle moralisation s’agit-il quand il est patent qu’une élection représente, moins une chance démocratique, qu’une aubaine financière pour la chaîne des prestataires : l’argent de la confection des tee-shirts, l’argent de l’impression des affiches, l’argent de la location des 4x4, l’argent du cachet des chanteurs, l’argent des parasites dont il faut bien s’entourer pour ne pas les avoir contre soi. Il ne s’agissait pas d’adhérer aux idées (d’ailleurs floues) d’un candidat, mais bel et bien de soumissionner auprès du plus offrant. Dans d’autres pays, si les chanteurs, comédiens, écrivains, journalistes, sportifs, mettent leur renommée au service d’un candidat, ce n’est pas pour attirer le chaland par des concerts ou des pitreries. Ils sont moins des prestataires de service que de VIP qui assument leurs convictions philosophiques, religieuses, politiques (et qui ne fluctuent pas d’une élection à l’autre). La différence tient au seul mot de dignité. Une certaine idée de soi, une certaine idée de son auditoire, une certaine idée de la démocratie.
« Plafonnement des dépenses de campagne » ou « transparence sur la provenance des fonds » Entre vœux pieux et véritable nécessité démocratique. Comment font-ils aux États-Unis où la course aux dollars, via des soirées de donations ou de levées de fonds, est une institution consacrée Au jeu des ratios, par tête d’électeurs (130 millions aux États-Unis et 7 millions à Madagascar), un investissement de 43 millions de dollars dépasserait ce qu’avait investi (701 millions de dollars) Barack Obama. Encore que. Peut-on raisonnablement comparer la démocratie américaine, installée dans les mœurs, forte de l’assise philosophique des « Pères fondateurs », avec l’ébauche de ce qui se construit laborieusement, sans repère idéologique et sans porte-parole attitré, à Madagascar depuis la loi-cadre de 1956 Question de l’exception culturelle : peut-on comparer ce qui a lieu sur l’île de Madagascar avec ce qui pourrait advenir partout ailleurs dans le monde La démocratie à tous les prix, elle, la démocratie, qui ne s’achète pas.
Les milliards d’ariary des candidats (le dixième du budget de l’État malgache, équilibré à 5 754 091 869 en milliers d’ariary, pour le plus gros investissement) contrastent terriblement avec le peu de moyens dont semble disposer la CENIT pour l’organisation du scrutin et la collecte des résultats. Si la CENIT avait eu les moyens de louer des hélicoptères, à l’instar des principaux candidats, les procès-verbaux auraient été acheminés à son siège tananarivien dans les 24 heures du vote. Là, près d’une semaine après la fermeture des bureaux de vote, on nous raconte le périple, sous bonne garde policière, d’un minibus spécialement affrété pour ramener les procès-verbaux de la région Ambato-Boéni (à 600 km d'Antananarivo). Ah, si la CENIT avait eu les moyens de louer les mêmes 4x4, qui promenèrent les observateurs internationaux, une flottille de Touareg, Pathfinder, Patrol, Pajero, Fortuner, Terracan, Duster, aurait sillonné les régions les plus inaccessibles de Madagascar dans un « Mada-raid » inédit, pour la bonne cause. Et les témoignages parlent encore de séances de dépouillement des bulletins à la lueur d’une bougie : sachant que la Jirama connaît des courts-circuits récurrents même dans la capitale, la CENIT aurait pu prévoir des groupes électrogènes (ou des plaques solaires qui auraient servi les populations locales bien après l’épisode électoral) pour éviter qu’erreurs et confusions soient facilitées par l’obscurité. La démarche de transparence, dont se revendique la CENIT, gagnerait en crédibilité si le détail des moyens mis à sa disposition et leur affectation étaient rendus publics.
« Moralisation de la vie publique », « code d’éthique et de bonne conduite », entend-on dire. De quelle moralisation s’agit-il quand il est patent qu’une élection représente, moins une chance démocratique, qu’une aubaine financière pour la chaîne des prestataires : l’argent de la confection des tee-shirts, l’argent de l’impression des affiches, l’argent de la location des 4x4, l’argent du cachet des chanteurs, l’argent des parasites dont il faut bien s’entourer pour ne pas les avoir contre soi. Il ne s’agissait pas d’adhérer aux idées (d’ailleurs floues) d’un candidat, mais bel et bien de soumissionner auprès du plus offrant. Dans d’autres pays, si les chanteurs, comédiens, écrivains, journalistes, sportifs, mettent leur renommée au service d’un candidat, ce n’est pas pour attirer le chaland par des concerts ou des pitreries. Ils sont moins des prestataires de service que de VIP qui assument leurs convictions philosophiques, religieuses, politiques (et qui ne fluctuent pas d’une élection à l’autre). La différence tient au seul mot de dignité. Une certaine idée de soi, une certaine idée de son auditoire, une certaine idée de la démocratie.
« Plafonnement des dépenses de campagne » ou « transparence sur la provenance des fonds » Entre vœux pieux et véritable nécessité démocratique. Comment font-ils aux États-Unis où la course aux dollars, via des soirées de donations ou de levées de fonds, est une institution consacrée Au jeu des ratios, par tête d’électeurs (130 millions aux États-Unis et 7 millions à Madagascar), un investissement de 43 millions de dollars dépasserait ce qu’avait investi (701 millions de dollars) Barack Obama. Encore que. Peut-on raisonnablement comparer la démocratie américaine, installée dans les mœurs, forte de l’assise philosophique des « Pères fondateurs », avec l’ébauche de ce qui se construit laborieusement, sans repère idéologique et sans porte-parole attitré, à Madagascar depuis la loi-cadre de 1956 Question de l’exception culturelle : peut-on comparer ce qui a lieu sur l’île de Madagascar avec ce qui pourrait advenir partout ailleurs dans le monde La démocratie à tous les prix, elle, la démocratie, qui ne s’achète pas.
Nasolo Valiavo Andriamihaja
Jeudi 31 octobre 2013
http://www.rfi.fr/afrique/20131027-presidentielle-malgache-communaute-internationale-financement-camp
Présidentielle malgache: l'UE et la SADC évoquent la question du financement des campagnes
Des Malgaches acclament leur candidat lors d'un meeting, le 26 octobre.
REUTERS/Thomas Mukoya
Par RFI
A Madagascar, les différentes missions d’observation étrangères présentent leurs premiers bilans du premier tour. Avant l'Union africaine, ce dimanche 27 octobre dans l'après-midi, l'Union européenne, premier bailleur de fonds de ce vote, et la SADC, médiateur de la crise depuis quatre ans, ont donné leurs points de vue. Le scrutin a été « libre et équitable ». Mais un point fait débat : le financement des candidats.
Avec notre envoyé spécial à Antananarivo,
« Pacifique, libre, équitable et juste ». Voila les premières conclusions des observateurs de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC). La question des financements des campagnes des candidats, parfois colossaux, a ensuite été posée. Dans certains cas, on parle de dizaines de millions de dollars.
La chef de la mission de la SADC, Netumbo Nandi Ndaitwah, les juge transparents : « Concernant le problème du coût des élections à Madagascar, ce que nous avons appris, c'est que le financement des candidats et des partis politiques est régi par la loi et c'est cette loi que tout le monde doit respecter ».
Dans la foulée de la conférence de la SADC, ce sont les observateurs de l'Union européenne qui ont entamé la leur dans le batiment d'en face. Après avoir évoqué les problèmes de distribution des cartes électorales, Maria Munez, la chef de la mission, a abordé ces questions de financement : « L'impossibilité d'établir une traçabilité de la provenance des fonds destinés aux activités électorales est un élément qui obscurçit la transparence nécessaire pour les campagnes électorales. »
Ces problèmes soulevés, la SADC et l'Union européenne ont néanmoins indiqué qu'ils ne remettaient pas en cause les résultats, toujours attendus, du premier tour de cette élection présidentielle.
No comments:
Post a Comment